L'histoire est en marche par Karl.H.Louis


Les journalistes occidentaux suivent à la trace l’horreur haïtienne. Des montagnes de boue dévalant les pentes, des paysans désespérés implorant un Etat absent, des camionnettes délabrées dandinant sur des routes à peine carrossables, des enfants dénudés crevant la dalle, des chimères acculés à une violence illégitime, des hommes presque-bêtes décapités par des âmes presqu'innocentes. Tel est le visage disgracieux peint par les Dracula occidentaux qui veulent faire partager à leurs compatriotes l'inhumanité haitienne.
 Si hélas, la bestialité emboîte quotidiennement le pas à l’humanité dans ce pays, il demeure que ce pays respire encore. Voilà t-il pas que ce pays existe tout de même après toutes les commotions politiques. Il a survécu à deux siècles d’ouragans. Il a résisté aux forces maléfiques et perfides. 
C'est pourquoi, il faut rendre hommage au peuple haïtien dont la misère mais comme le dit si bien Lyonel Trouillot n'équivaut pas au «misérabilisme » Il y a du génie créateur chez ces paysans perchés sur les hauteurs des montagnes silencieuses. Il y a encore du génie dans l’œuvre de ces peintres naïfs qui peignent la douleur haïtienne aux couleurs des arcs-en ciel à venir. Il y a de la noblesse dans le courage du peuple haïtien.

Ce courage là, de ces femmes, de ces enfants, de ces vieux, de ces paysans à travers l’embrouillamini de la misère, donne du frisson à ceux qui ont la chance de jouir d’une prospérité mal méritée. Emportées par le mistral des perpétuelles contingences, les exclamations de ce petit-grand peuple, loin d’être scellées par les scélérats, résonneront comme mille tonnerres dans le ciel de ce petit lopin de terre au doux nom d'Haiti.

Les haïtiens n’aiment pas cette Haïti-là.

Cette Haïti des tontons macoutes
Cette Haïti des chimères
Cette Haïti des minorités-apprivoiseurs
Cette Haïti des deux vitesses
Cette Haïti des pestilences
Cette Haiti des malouks
Cette Haïti des pseudos Dessaliniens
Cette Haïti des intolérances.

La majorité des haïtiens, nègres, mulâtres, veulent éliminer les gangrènes qui phagocytent le pays. Ils souhaitent une Haïti prospère. Ce peuple là oeuvre pour la paix et la prospérité malgré le tohu-bohu politique assourdissant qui résonne continuellement sur la place du champ de mars.

Quelques populistes névrosés ci et là saoulent le peuple avec des doctrines puantes d’un autre âge empêchant la marche de l’histoire.

La jeunesse en veut à cette racaille politique ran-tan-plan

Elle en veut à
ces réveilleurs de zombis
ces excités idéalistes
ces gobes-populace
ces haineux amphigouriques
ces batteurs de tam tam nègres
ces soldats kamikazes
ces bossus de l'esprit
ces nains sans vision
ces sans méthode
ces profiteurs de l'insécurité
ces historien-vores qui ne dévorent que des mythes.

Lorsque les haïtiens de la diaspora cesseront de mettre de l’huile sur le feu en se recroquevillant sur les souffrances éteintes du colonialisme occidental ; lorsqu’ils comprendront les enjeux véritables du moment ; lorsqu’ils commenceront à mettre la main à la pâte, lorsqu’ils cesseront de s’enivrer des tafias amers ingurgités dans des calebasses empoisonnées de la politique des Nègre-roi ; Haïti, ce squelette de vache, cette saltimbanque, cette trémousseusse d’écumes, cette terre sans horizons, sera le nouveau ruisseau de la renaissance nègre, la plus belle étoile brillant au firmament des grandes Antilles.

Tous ces loups-garous politiques n’ont rien compris à Dessalines, et surtout aux stratagèmes de l'empire occidental. Ils sont comme des flammes en spirale qui veulent tout saccager pour un prophète des temps modernes alors même qu'ils ne sont que des pieds nickelés qui ne font que suivre la queue de comète d'un négrisme obscur sans avenir qui se voudrait négritude.

Ces pleurnichards d'un passé révolu veulent remettre à l'honneur le caudillisme soulouquien emprunt d'un dessalinisme mal placé. Ils s’accroupissent comme des vautours pour délecter chimériquement la moisissure et la puanteur des dernières tripes de la nation de Dessalines et de Toussaint.

La jeunesse haïtienne courageuse a besoin d’oxygène, elle veut la tranquillité, la sécurité, du travail. Cette jeunesse dénudée est fatiguée des luttes tribales putribondes, elle n'en veut plus des piquets, des chimères, des zinglindous, de tous ces naïfs vicelard-crevards manipulés par leurs propres ennemis, elle attend l'improbable transition démocratique devant déboucher sur la renaissance de la perle des Antilles.

Cette jeunesse malheureuse et courageuse siffle l’alarme de l’histoire désormais en marche.

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